28 Mai Crise : le gouvernement câline les taxis (Le Parisien)
Stop ou encore ? Au 9e jour de la mobilisation des taxis, le conflit a sans doute pris un tournant décisif avec deux réunions de négociations. Trois heures de pourparlers à chaque fois, d’abord sur la concurrence jugée déloyale des VTC. Puis sur la nouvelle convention tarifaire du transport sanitaire, l’étincelle du mouvement.
Une dernière réunion qui s’est terminée sans remise en cause de l’accord publié il y a dix jours par l’Assurance maladie. Ni de l’effort financier demandé — le Premier ministre François Bayrou avait même prévenu qu’« on peut faire plus d’économies que ce qui était prévu » le matin même sur RMC-BFMTV. « Pour l’instant, il y a une convention qui s’applique le 1er octobre, donc cela nous laisse le temps », a expliqué le ministre de la Santé, Yannick Neuder.
Changement de méthode.
Avant une nouvelle réunion au ministère le 11 juin, les représentants des taxis vont être reçus au niveau local par les préfets et les dirigeants des Caisses primaires d’assurance maladie (CPAM). Objectif : mesurer « les répercussions locales » de cette nouvelle convention, selon les mots de Yannick Neuder, qui entend mettre l’accent sur la « différenciation territoriale ».
« On ne cherche pas de coupables, on ne cible personne », a ajouté Amélie de Montchalin, ministre du Budget. « On ne les rend pas du tout responsables de la dérive des comptes publics », a-t-elle ajouté, parlant d’un « changement d’organisation » du transport sanitaire pour que chaque patient puisse y avoir accès tout en préservant le budget de l’Assurance maladie.
« On va taper fort au niveau des contrôles »
Plus tôt dans la journée, les représentants des taxis avaient été reçus à l’Hôtel de Roquelaure par le ministre des transports Philippe Tabarot pour évoquer le sujet de la concurrence jugée déloyale des VTC. « Le dialogue a été très direct », a-t-il déclaré à l’AFP à l’issue de cette réunion. Avant d’indiquer : « On va rappeler les règles et taper fort au niveau des contrôles. » Le gouvernement pré-
voit ainsi des amendes forfaitaires « plus dissuasives et immédiates » pour empêcher les VTC de faire de la « maraude électronique » autour des gares et des aéroports, principaux points de frictions entre taxis et VTC. Dans la même veine, une réflexion sur la « durée minimale » de réservation préalable pour les VTC va être engagée et les pouvoirs publics vont clarifier la définition de la voie publique, où les VTC n’ont pas le droit de stationner en attendant une réservation.
« Les sociétés de rattachement (lire ci-contre), qui sont des sociétés-écrans localisées à l’étranger permettant de contourner les obligations sociales et fiscales, doivent disparaître », a par ailleurs
précisé le ministère. « Je vais clairement leur demander des explications » sur ce système, pour que les plates-formes « ne puissent pas s’exonérer de certaines règles », a souligné Philippe Tabarot auprès de l’AFP.