21 Juin Voiture autonome : entre retour en force et doutes persistants
Tesla s’apprête à lancer à Austin, au Texas, son premier robotaxi, dès le 22 juin, suivi d’une voiture entièrement autonome le 28 juin, qui pourrait conduire seule jusqu’au domicile du client. Elon Musk, fidèle à ses annonces spectaculaires, a déclaré viser « des centaines de milliers, voire un million » de Tesla autonomes d’ici fin 2026 aux États-Unis.
Si beaucoup doutent de la fiabilité de ces prévisions — plusieurs promesses de Tesla dans ce domaine sont restées sans suite depuis 2013 —, le contexte a évolué. Après une période de désillusion, la voiture autonome revient sur le devant de la scène, portée par les progrès de certains acteurs-clés.
À San Francisco, le service de taxis sans chauffeur de Waymo, filiale d’Alphabet (Google), a pris l’avantage sur les taxis classiques. Arrivé en 2023, Waymo détient désormais 27 % de parts de marché dans sa zone de déploiement. Déjà présent à Los Angeles et Phoenix, le groupe a levé 3,5 milliards de dollars en 2024 pour étendre son service à une dizaine de villes américaines.
En Chine aussi, plusieurs services sont opérationnels, notamment Pony.ai. XPeng, un constructeur chinois, a récemment démontré un parcours de 10 minutes sans intervention humaine. Après les échecs et ralentissements de 2020 (retrait d’Uber, fermeture de Cruise en 2023), le secteur reprend de la vigueur.
Tesla, de son côté, se distingue par sa technologie : contrairement à ses rivaux qui utilisent des capteurs Lidar (coûteux et visibles), l’entreprise d’Elon Musk mise sur un système basé uniquement sur des caméras, encore en attente d’approbation officielle. Le modèle économique pourrait aussi changer la donne : Musk propose que chaque propriétaire de Tesla puisse intégrer son véhicule, lorsqu’il ne l’utilise pas, à une flotte de robotaxis partagés, générant ainsi un revenu.
Mais des défis majeurs persistent :
– Sur le plan technique, la sécurité reste un enjeu.
– Sur le plan économique, les coûts d’investissement sont encore élevés.
– Enfin, sur le plan social, l’acceptabilité pose problème : à Los Angeles, des voitures Waymo ont été vandalisées, perçues comme des outils de surveillance à cause de leurs caméras.
Le retour en grâce des véhicules autonomes semble amorcé, mais leur généralisation dépendra autant des avancées technologiques que de la société qui les accueille.