25 Nov Taxi ou VTC : ces métiers peuvent-ils encore séduire ? (L’Express Education)
Depuis l’arrivée des plateformes, telles que Bolt ou Uber, taxis et chauffeurs VTC cohabitent sur les routes de toutes les métropoles françaises. Pour l’Express Éducation, Hocine Yousfi, directeur de l’école de taxis parisiens éponyme et Kevin, un de ses élèves, dressent un état des lieux de ce secteur, des transports publics particuliers de personnes (T3P).
L’année dernière, 52 000 candidats se sont inscrits aux examens, une baisse de 15 % par rapport à 2023. Pas de quoi alerter la CMA (annotation : Chambre des Métiers et de l’Artisanat) qui organise les épreuves, cependant le nombre de candidatures avait été multiplié par deux entre 2021 et 2023.
Malgré ce fleurissement du marché, les jeunes générations ne semblent pas totalement enclines à devenir taxis ou VTC. Pour elles, certaines questions restent en suspens. Qu’en est-il de la formation pour exercer ces professions ? Les perspectives d’avenir sont-elles au rendez-vous ?
Devenir taxi ou VTC
Selon une étude datant de juin dernier (annotation : L’édition 2025 du rapport de l’Observatoire national des transports publics particuliers de personnes), on recense, en France métropolitaine, plus de 56 000 chauffeurs VTC et près de 63 000 taxis.
Même si leurs quotidiens se ressemblent, leurs statuts ne sont pas vraiment identiques. Hocine Yousfi nous rappelle que pour devenir taxi, « il faut disposer d’une carte professionnelle, obtenue après la réussite à l’examen, et d’une ADS (annotation : une autorisation de stationnement) ». Cette dernière vaudrait environ 165 000 euros à Paris, « un chauffeur peut soit l’acheter soit la louer », explique-t-il.
Pour être VTC, pas besoin de débourser une telle somme, il suffit d’obtenir la carte professionnelle et d’exercer pour le compte d’une entreprise inscrite au registre des exploitants VTC (annotation : REVTC).
Mais les taxis ont néanmoins quelques privilèges. Ils sont notamment les seuls à pouvoir marauder, c’est-à-dire « stationner ou circuler en attente de clientèle aux bords de la route », souligne Hocine, lui-même ancien chauffeur parisien pendant près de 40 ans.
La formation : un vrai coup de pouce pour les candidats à l’examen
VTC ou Taxi, qu’importe, avant de pouvoir arpenter les rues, il faut se former et passer un examen obligatoire. « Les épreuves pour devenir VTC sont quasiment les mêmes que celles pour être taxi », raconte Kevin, 23 ans.
L’examen écrit comporte sept modules, cinq en tronc commun et deux spécifiques à chaque métier. Anglais, réglementation T3P, sécurité routière, comptabilité : les matières sont très disparates.
Après la théorie vient la conduite. « L’examinateur pose aussi des questions sur la ville dans laquelle le candidat souhaite pratiquer », partage Hocine Yousfi. « Je dois connaître Paris comme ma poche. Les monuments, les salles de spectacles, les bonnes adresses, les bons restaurants…», ajoute Kevin, actuellement en formation.
Le succès des candidats est loin d’être assuré. Le taux national de réussite pour l’épreuve théorique est de 77 % à l’examen taxi et 57 % à l’examen VTC. La formation, bien que facultative, s’avère être un vrai renfort. « Dans notre école, nous avons aussi des intervenants qui donnent des cours. Des employés de la préfecture ou encore des anciens députés tels que M. Thévenoud (annotation : auteur de la loi relative aux taxis et aux voitures de transport avec chauffeur en 2014) », témoigne Hocine.
« On a aussi un module gestion pendant la formation, lors duquel on est accompagnés sur les questions de financement de la licence, de statut juridique et de fiscalité. Il y a tout un suivi de la part de l’école même après l’examen », abonde Kevin.