«Pour beaucoup de chauffeurs, c’est une catastrophe» (Le Parisien)

20 Mar «Pour beaucoup de chauffeurs, c’est une catastrophe» (Le Parisien)

Confinement oblige, les taxis parisiens pâtissent aussi de l’épidémie de coronavirus. Les Franciliens comme les touristes ont déserté les rues incitant la plupart des chauffeurs à arrêter leur activité. Témoignage.

Il a stationné sa berline hybride mercredi soir et ce jusqu’à nouvel ordre. Comme la plupart des taxis parisiens, Chaouki, 48 ans, a stoppé son travail faute de clients. Confinement oblige, les rues d’Ile-de-France sont désertes et les stations de taxi vides. « Mercredi, j’ai fait deux personnes, l’une en partance pour une gare, l’autre pour l’aéroport d’Orly, raconte ce chauffeur indépendant depuis 25 ans. L’équivalent de deux courses de 15 et 20 euros. Aujourd’hui, tout le monde est à l’arrêt. »

A l’intérieur de sa Toyota, Chaouki n’avait pas attendu les mesures annoncées par le Président de la République pour se protéger. C’est masque sur le visage et un flacon de gel hydroalcoolique à portée de mains qu’il accueillait ses derniers clients.

Sans le savoir, il avait aussi anticipé les recommandations de la profession de ne plus prendre de passager à l’avant. « Même si je ne suis pas parano, je me suis imposé des gestes barrières, confie ce père de famille. Pour le paiement, c’était aussi en carte bleue et sans contact. » Il entrouvrait également les vitres pour faire circuler l’air à chaque passager.

Economiquement, celui qui déclare en moyenne un salaire « de 2 000 euros mensuels pour cinq jours travaillés par semaine» s’attend à des temps difficiles. « Je vais vivre sur mes petits deniers, précise-t-il. L’Etat a annoncé que nos charges seraient lissées sur six mois mais je préférerais qu’on fasse comme en Turquie où elles ne seront pas prélevées du tout. Pour beaucoup de collègues locataires-gérants de leur véhicule et qui paient une licence, c’est une catastrophe. »

Depuis mercredi, Chaouki prend son mal en patience, confiné avec sa femme et ses trois enfants de 16, 13 et 12 ans dans son appartement de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). Ancien boxeur professionnel, il s’octroie une sortie de quelques minutes par jour pour aller se dépenser. « J’ai la chance d’avoir un stade en bas de chez moi, confie-t-il. Je fais mon petit footing et je rentre. » En prenant soin de vérifier que son véhicule, lui, n’a pas bougé.

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